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HISTOIRES POÉTIQUES

Une blanclie vapeur lui sort par le naseau ;
Enfin à travers champs voici, tête baissée,
Qu’elle bondit, va, vient, et se roule insensée :
Puis un long beuglement, au dur clairon pareil,
Comme on salue un dieu, salua le soleil !

VI

la maison de l’avare

Dans certaine bourgade, à ce que l’on rapporte,
Ces mots étaient gravés sur le seuil d’une porte :
« Quand vous seriez de la race du chien,
Entrez dans ma maison si vous avez du bien. »
Ainsi parlait le seuil de ce logis infâme,
Puis l’avare ajoutait, montrant toute son âme :
« Quand vous seriez de la race du roi,
Si vous n’avez plus rien, passez ! chacun chez soi. »
Tout près coulait un fleuve, et, mugissant, terrible,
Il ne renversait pas cette maison horrible.

VII

pour la tombe d’inès valmore

Sous ses cheveux flottants blanche comme le lait,
Et, comme l’alouette en un champ de millet,
Vive et toute à la joie, au matin, l’Espérance
Lève les yeux au ciel et, riante, s’élance ;
Dit qu’elle cueillera toutes les fleurs du champ,
Et jusqu’à la nuit close entonnera son chant ;