Illusions ! voilà tout le luxe des arts !
Déjà vous entendez les rumeurs du théâtre ;
Dans les jardins royaux, près des vases d’albâtre,
Les déesses de marbre attirent vos regards.
Fraîcheur du soir, si douce à la terre embrasée.
Tu peux calmer aussi ces ardeurs d’un moment :
Descends avec la nuit, ô saint recueillement !
Reviens, Esprit des champs, viens avec la rosée !
De fleurs nouvelles la main pleine,
Il en semait les prés, les jardins et les bois ;
Il chantait : les oiseaux répondaient à sa voix,
Et la terre amoureuse aspirait son haleine.
Partout fête et bonheur… quand les noirs aquilons,
Furieux, ont sur lui lancé leurs tourbillons !…
Mais, ô joie ! il revient plus gracieux encore,
Arrosant l’aubépine et visitant les nids ;
De leurs œufs pour le voir s’échappent les petits,
Les bourgeons se hâtent d’éclore !
« À l’œuvre ! Et le premier au frêne que voilà,
Qu’il embrasse, s’il veut, ma filleule Aliza ! »