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Prière des Laboureurs


Sous les chaleurs de juin la campagne étincelle.
Tous les bras sont à l’œuvre et le foin s’amoncelle.
Encor quelques soleils, viendra le tour du grain :
Qu’on ne m’accuse pas seul de voler mon pain,
L’erreur trouble aisément une race ingénue.
D’un chant qui parle au cœur payons ma bienvenue.
Et ces vers, qu’à grand’peine en français j’ai traduits,
Dans l’idiome aimé pour eux furent écrits.
Comme on battait les blés, voilà donc qu’un dimanche,
Clairement imprimé sur une feuille blanche,
Le chant par tout le bourg circulait, et cent voix,
Ferventes, l’entonnaient aux marches de la croix.

I

Saint de notre pays, qu’aux sphères éternelles
Les anges radieux couvrent de leurs deux ailes,
De ces nuages d’or où glisse votre pied
Laissez tomber sur nous un regard de pitié.