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Indien, il n’est plus d’asile
Pour croire, pour aimer, pour espérer tranquille.

Là-bas un maître dur, sectaire demi-juif ;
Ici les noirs tourments d’un monde convulsif.

Indien, je cherche un asile
Pour croire, pour aimer, pour espérer tranquille.

II

 
À AUGUSTE LACAUSSADE

 
Espérons !… noble cœur, toi, mon autre Indien,
Dis-moi sur tes grands monts un gîte aérien.
 
— La virginité pure a déserté la terre !
Dans les cœurs, sur les monts, il n’est plus de mystère.

— Les réseaux de liane et les sombres halliers
Au nègre fugitif étaient hospitaliers.

— Sous la hache et le feu s’éclaircit la liane :
Pour l’homme plus d’abri, plus d’ombre pour Diane.
 
— Parmi tous ces îlots quelque morne, un rocher
Libre, d’où l’intérêt ne saurait approcher ?
 
— Ô Breton ! tout se vend, et les bois et les pierres ;
Et de tes vieux men-hîrs ils feraient des carrières.