Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais s’il reparaît dans la lande,
Au voyageur lassé, prêtres, tendez la main :
Ouvrez-lui votre cœur, que le sien s’y répande,
Nul sans beaucoup d’ennuis ne fait un long chemin.
Et s’il veut vous chanter, ô race forte et grande,
Faites silence autour du vieux dôl-men !

Ô trinité d’amis, alors dans votre chaîne
Comme un ancien anneau vous me rattacherez ;
Nous irons visiter notre église et son chêne.
Et, courant vers la mer, les deux fleuves sacrés.
Quand reviendront au bourg le barde et les trois prêtres,
Le grand nid d’Arzannô frémira, tous les hêtres
Agiteront dans l’air leur feuillage troublé :
Quelle paroisse d’Armorique
Eut plus digne couvée, essaim plus poétique ?
Chantez, fleuve du Scorf ! chantez, fleuve d’Ellé !