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Job et son Cheval


À mon ami Adolphe Dittmer.


I

 
Ô douce voix de la faiblesse,
Dans le cœur le plus dur vous entrez sans effort !
Honte à qui vous entend et lâchement s’endort !
Pour l’enfance pitié ! pitié pour la vieillesse !
Le fort cache souvent l’épine qui le blesse,
Hélas ! pitié pour le plus fort !

« Vous étiez sans pain, sans asile,
Quand sur la rue on vous a pris ;
À toutes les lois indocile,
Que faisiez-vous seul à Paris ?

« Hélas ! je cherchais de l’ouvrage !
« Pars, Job, m’avait dit un ancien ;
« Avec des bras et du courage
« On ne manque jamais de rien. »