Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
La Harpe
Sur les rochers noirs de l’Arvor
La harpe se taisait, la belle harpe d’or.
Elle gisait là sous les nues,
Tout son corps entr’ouvert et ses cordes rompues.
Hélas : à voir tant de malheur,
J’ai senti de pitié se fendre aussi mon cœur,
En pleurant j’arrachai la fibre,
Cette fibre d’amour qui dans moi toujours vibre ;
Puis, sur la harpe j’attachai
Le nerf mélodieux de mon cœur arraché.
Tour à tour plaintive et joyeuse,
Elle sonne à présent, cette bonne chanteuse.
Ça donc ! ma harpe, à vos chansons,
Et qu’un peu de bonheur entre dans nos maisons !