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Les trois Poètes


Ô penseurs inspirés que l’on nomme poètes,
Chercheurs de tous les temps, que de routes secrètes
Pour venir à la vérité !
Nature, Esprit, Raison, que n’avez-vous tenté,
Ô belles âmes inquiètes ?
 

I

 
Absorbé dans le Tout il l’appelait son dieu.
Force invisible, éther ou feu,
Ce qui donne son âme à la nature entière
L’animait ; sur les monts, à l’ombre des grands bois,
Les choses l’attiraient par leurs intimes lois ;
Il parlait au torrent, il comprenait la pierre,
Et son art composait de ces milliers de voix
Un hymne où se mêlaient l’esprit et la matière.
Masse sans cercle et sans milieu,
Le grand Tout l’absorbait, lui l’appelait son dieu.