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Oui, des ennuis où tu te plonges,
Cœur longtemps éprouvé, dégage enfin tes jours ;
Reviens à tes premiers mensonges ;
Ton âge encore a de beaux songes,
Ton âge de belles amours.

À l’espérance jeune et blonde,
Crédule, livre-toi, comme dans ton matin…
Voyageur entraîné par l’onde.
Que jamais mon regard ne sonde
Les flots qui portent mon destin.

Vivons de la vie idéale,
Vivons de la nature et du charme des vers,
Heureux du chant de la cigale,
Du parfum que la lande exhale
Ou qui descend des taillis verts.
 
Respire donc, âme oppressée.
Et fais part aux bons cœurs de tes apaisements :
Durant notre époque abaissée.
Quand tout déprime la pensée.
Toi, relève les sentiments.

ENVOI À M. FERDINAND DENIS

Vous avez trouvé dans l’étude
Le calme intérieur que me versent les bois :
Tout à notre chère habitude,
Oh ! laissons en accord nos pensers et nos voix.
Doux amis de la solitude !