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Toi qui sus opposer aux souffrances du jeûne
L’âme et le corps du Christ, froment générateur[1].
Tu t’es bien pénétré de sa vertu secrète :
C’est la douceur du prêtre et celle du poète ;
Mais la réflexion au langage savant
Gouverne avec bonheur ton zèle et le tempère ;
On t’appellera Maître, et, cortège fervent,
Des fils de ton esprit te suivront comme un père.

III


le philosophe


Les jeunes gens rêveurs tournaient vers lui les yeux ;
Lui, Sage au front candide issu des anciens Sages,
Attentif au présent, mais planant sur les âges,
Lisait nos changements dans une loi des cieux.
Comme un platonicien dans sa tunique blanche,
Replié sur lui-même, ainsi vivait Ballanche,
Mystérieux penseur, calme et triste à la fois :
S’il enseigne à quel prix le bien germe et s’enfante,
Ses chants révélateurs semblent d’un hiérophante,
Ou la plainte d’Orphée expirant dans les bois.



  1. Du Dogme générateur de l’Eucharistie, par l’abbé Gerbet.