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« Que votre taille avec souplesse

Se livre au danseur qui la presse !
Que vos pas sont légers et mous !
Mais ici pourquoi tremblez-vous ?
 
« Causons de nos amours, ma chère,
Et laissons gronder le tonnerre.

« Lorsque votre main dégantée
Sur la mienne s’est arrêtée,
Qu’il faisait beau voir les jaloux !
Mais ici pourquoi tremblez-vous ?
 
« Causons de nos amours, ma chère,
Et laissons gronder le tonnerre.

« Causons ! mais déjà dans l’espace
Le tonnerre s’éloigne et passe,
Et des danseurs jeunes et fous
Les regards se tournent vers nous.

« Allons à leurs plaisirs, ma chère.

Et laissons passer le tonnerre… »

Le bal recommença. Mais sur les verts gazons
D’autres, aux bruits lointains des joyeuses chansons,
S’en allaient devisant, troupe calme et choisie,
Sur l’art, sur la science et sur la poésie.


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