Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Væ victis ! mot cruel qui durement s’expie !
Le sais-tu, Brenn[1] féroce, ô sauvage insensé ?
Ainsi tu t’écriais, le fer sur l’Italie ;
Hélas ! sur tes enfants l’anathème a passé.
Vous donc, vainqueurs nouveaux, plus de parole impie :
Ce dard revient frapper le bras qui l’a lancé.

Oui, malheur aux vaincus, car le plus fort abuse,
Il aime sous ses pieds à fouler tous les cœurs :
Mais le joug le plus dur pourtant faiblit et s’use,
L’esclave s’affranchit ou par force ou par ruse.
Tôt ou tard malheur aux vainqueurs !…
Ô changement du sort ! ô justice confuse !
Flux, reflux éternels et de sang et de pleurs !



  1. Brenn, chef, d’où Brennus.