Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les Nymphes et les Fées


I


Fille d’une Suissesse et d’un père Écossais,
Née au bord de l’Ellé quand, moi, je grandissais,
Nos trois payS rivaux, Suisse, Écosse, Bretagne,
Ont soufflé dans ton cœur l’air frais de la montagne ;
Lorsque tes grands yeux clairs brillent si doucement,
On pense à l’eau d’azur qui roule au lac Léman ;
Il est, près de la Clyde, il est sur la colline
Un bouleau, jeune aussi, que chaque brise incline ;
Ton front prêt à rougir sitôt qu’on a parlé,
C’est la fleur rose au bord du fleuve Ellé.

J’ai vu, j’ai vu passer les nymphes et les fées,
Blanches filles de l’Ouest, brunes filles du Sud ;
Je compterais plutôt les vagues de Ker-Lud[1],
Ou les brises du soir dans Sorrente étouffées.

  1. Ville du roi Lud (Londres).