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Éclat du Vatican, luxe pontifical,
M’écriai-je, ici-bas vous n’avez point d’égal !
Le ciel allume seul une pareille fête,
Délices de l’Arabe errant dans les déserts ;
Immobile et serein, seul, après la tempête,
Sur l’Océan plaintif il tient ses yeux ouverts,
Pour apaiser la vague et les grands monstres verts ;
Malô, de tels flambeaux scintillaient sur ta tête,
Quand, guidant ton esquif, un ange aux ailes d’or
T’envoyait convertir les païens de l’Arvor !

Patron des voyageurs, les fils de ton rivage,
Venus à ce milieu de l’univers chrétien,
Connaîtront désormais ton nom italien,
Et tu seras un but dans leur pèlerinage.
Les plus tendres de cœur à Rome apporteront
Quelques fleurs des landiers pour réjouir ton front :
Mais là-bas, près des mers, sous ta sombre chapelle,
Fête-les au retour, bon saint, et souris-leur
Quand sur ton humble autel ils mettront une fleur
De la ville éternelle.