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tres… et même académiciens… C’est la morale de la comédie !

Je songeais à la Tomate en parcourant un petit volume intitulé : Portraits du prochain siècle. Ce sont de courtes notices, dédiées aux écrivains, poètes et prosateurs, qui auront beaucoup de talent, en l’an de grâce 1900, année de l’Exposition universelle, et qui n’ont encore donné que des espérances. Mais ces notices ne sont pas libellées par un seul individu. Entendez-moi bien. Elles sont, si je puis dire, élaborées en famille. Pierre trace la silhouette de Paul ; Paul, à son tour, deux pages plus loin, trace la silhouette de Pierre. Échange de bons procédés. Or, ce petit livre est la galerie où sont accrochées toutes ces têtes. J’en ai compté plus de cent cinquante. Voilà qui nous promet, pour l’avenir, d’amples richesses.

M. P.-N. Roinard, dont le nom (je l’avoue à ma honte) m’était inconnu, présente l’ouvrage au public. Il divise ses portraits en deux groupes, les militants (de dix-sept à quarante neuf ans), les précurseurs (ceux qui sont morts ou qui ont passé la cinquantaine). Ces derniers sont peu nombreux. M. P.-N. Roinard n’accorde, parmi les vivants, qu’à Henri Becque, Goncourt, Verlaine, Huysmans, Mallarmé, Ibsen, Bjornson, et deux ou trois autres, le beau nom de précurseurs. Mais il les couvre de fleurs. Jugez :