Page:Brisson - La Comédie littéraire, 1895.djvu/352

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Les pensées qui précèdent (sont-ce des pensées ?) sont impuissantes à nous émouvoir. Du moins ont-elles le mérite d’être exprimées clairement. S’il nous est à peu près indifférent de savoir que M. Poictevin a croisé dans la rue une femme en deuil suivie d’un petit garçon, du moins comprenons-nous qu’il l’a rencontrée. Et de même, nous savons de quoi il veut parler quand il nous décrit le « jet d’eau de la place de l’Église » ou « l’hirondelle fidèle qui revient chaque printemps » (ô Clapisson ! ô chère romance !)… M. Poictevin n’est pas toujours aussi limpide… Quand il se mêle d’analyser les vieux ! peintres (il n’admet naturellement que les primitifs), sa phrase s’égare en de cruelles circonvolutions. J’appelle votre attention sur ce passage :


La pluvieusement blonde sainte Catherine d’Alexandrie de da Sesto, dans le vert amoureusement retardé de son corsage et de l’alentour, nous a rappelé une parole de saint Grégoire le Grand, recommandée par saint Bonaventure : « Notre abri serait de craindre dans l’espérance. »


J’admets à la rigueur « pluvieusement blonde » Le mot est précieux, mais il éveille une image. Le « vert amoureusement retardé » m’inquiète davantage, et j’ai peine à saisir l’analogie qui peut exister entre la pluvieuse Catherine et la parole de saint Grégoire le Grand… Tout ceci est étrange. Ce n’est qu’étrange. Là où M. Francis Poictevin devient incompréhensible, c’est quand il s’avise d’inter-