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ses œuvres complètes, je m’en tiens à Tout bas. Et si j’ai choisi cet ouvrage et non pas un autre, c’est que le titre m’en a paru suggestif. Tout bas. Cela est vague, mystérieux. Cela éveille des idées inquiétantes et confuses. Tout bas… Cela ne dit rien et cela laisse entendre une infinité de choses. – Tout bas !… De quoi s’agit-il ? D’un roman, d’un cauchemar, d’une confession, d’un conte symbolique, d’une étude de psychologie ? Nullement… M. Francis Poictevin méprise les sentiers battus ; il ne chausse pas les pantoufles de Balzac, ni d’Edgar Poë, ni de Jean-Jacques, ni même du Sar Joséphin Péladan. Il daigne simplement nous apprendre ce qui se passe en son âme, il nous confie les précieuses sensations qui s’y sont amassées, durant deux mois de vacances ».

M. Francis Poictevin est allé se promener, sur les bords du Rhin, à l’exemple de M. et Mme  Perrichon. Il se garde bien de décrire la cathédrale de Strasbourg ou le pont de Kehl, ce qui serait banal ; il ne nous fait pas l’éloge de la choucroute, ce qui serait vulgaire. En revanche il nous entretient abondamment d’une petite pâtissière bossue qu’il à rencontrée à Bade. M. Francis Poictevin tombe en extase devant cette jeune personne, il admire son « nez long », son « front bombé », ses « sourcils aériens » et sa bosse, oui ! sa « bosse en corne » qui a fort bon air, « dissimulée dans le bas du dos » et qui est « singulièrement plaisante ». Je