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incommensurables de l’infini et je m’y suis trouvé à l’étroit ; je cherche à atteindre plus loin, car mon esprit va au-delà. J’ai analysé l’air, l’eau ; j’ai fouillé la terre, pris possession des airs et je me suis assujetti le tonnerre de Jupiter, je l’ai discipliné et je charge la foudre de faire mes commissions. Voilà ce que tu as fait, ô Homme ; mais Dieu, qu’en as-tu fait ? Penses-tu seulement à le remercier ? Non, c’est pour toi une quantité négligeable. Il ne faut point, dis-tu, s’enquérir des causes premières. Est-ce tout ? Non, tu as chassé l’Évangile de ton enseignement, tu as regardé la Bible, comme un livre de rêveries non scientifiques. Tu as tout connu, mais tu ne connais point Dieu, tu as même renoncé à le connaître, car je ne vois nulle chaire s’occuper de la recherche de Dieu, ni de la recherche de la Vérité.

Mais, moi, la Parole de Dieu qui suis en toi, et qui te donne un peu de mon esprit pour te guider ; moi seul, ai tout fait. C’est moi qui ai amené ton esprit à comprendre ma splendide création et à analyser mes merveilles. Mais pour ta honte et ton humiliation, ô savant philosophe, lumière des lumières, prince de la science, qui te crois voyant et qui es aveugle ; pour écraser sous ma puissance ton orgueil satanique, me voici, à mon tour, et c’est moi maintenant qui vais analyser ton esprit, te montrer d’où tu viens, déchirer des voiles que dans ton aveuglement tu ne supposes même pas et te faire connaître que je suis l’Éternel et que rien ne se fait sans moi, sans mon ordre ou ma permission. Je suis la Parole qui est en toi. Dis-moi, m’as-tu analysé ? Tu ne m’as pas connu, mais tu m’as crucifié et mis à mort, tu m’as tourmenté par tes infâmes argots, tes stupides langues mortes.

As-tu fait quelque chose sans la Parole ? rien ! rien ! rien ! T’es-tu fait toi-même ? non. Tu es planté là, aussi ignorant de ton origine qu’une huître de