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mère de Dieu. Avec le temps ces naissances se multiplièrent et la rivalité s’établit entre les enfants des dieux et les démons ou les diables, qui étaient plus adroits à beaucoup d’égards, puisque, dès le premier instant de leur vie, ils étaient habitués à vivre de leur adresse et prestesse. La terre se couvrit partout de dieux et de diables. Le diable étant plus ancien que le dieu est son père et, par conséquent, aussi père et grand-père de l’homme.

Les dieux devinrent herbivores, fructivores et se nourrissaient aussi de poissons, d’insectes, du lait des mammifères qui se laissaient traire avec plaisir, couchés dans les pâturages. Ils dévoraient aussi les grenouilles et même les sexués. Leur langue était très développée et elle était la même ou à peu près sur toute la terre. Chez les démons, ce qui est un mot chez nous était une phrase entière. Les expressions les plus communes se condensaient et devenaient un mot que l’esprit de l’Éternel scellait pour être connu au jour prévu. À l’époque des dieux les différentes langues étaient déjà en formation, et cela même chez les démons, car la parole est éternelle.

Il arriva, un jour, qu’un dieu se tint debout et marcha ainsi : grand sujet d’étonnement et d’admiration. Ce fut le premier roi, il était le maître du marais et dieux et diables formaient sa cour, c’étaient ses vassaux, ses maréchaux. Le premier roi se trouva donc supérieur aux dieux. À chaque nouveau roi qui paraissait, des combats se livraient et le plus fort ne permettait pas à ceux qu’il avait vaincus de se tenir debout en sa présence, c’est pourquoi on n’approche encore les rois, en certains pays, qu’en rampant.

Enfin la création se trouva comprendre toute la série depuis la grenouille jusqu’à l’homme et la terre fut longtemps couverte d’anges, de démons, de diables, de dieux et d’hommes, mais l’éternelle