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I. — L’ire

Toute syllabe commençant par i vaut : prends, suce, etc. Le premier i est le membre raide ou droit. C’est un ancien pronom je : y ai, y ha, etc. = j’ai. La violence de l’érection créa l’ire ou la colère, fit jeter les premiers cris et aller de tous côtés. Ire est le verbe aller dans irai, iras, etc. On peut dire que la vie commença par la lettre i, comme c’est par la laiterie que l’enfant commence à vivre.

Is d’heu, is-deu, ide = aide, suce. Ide ai à-leu, idéal. Is-dé ale y t’ai, idéalité. Y d’ai ait, ide ait ai, is-dée, idée. Le sexe donna la première idée. Ide en-tique, identique. Y dole às-treu, îs-dole as t’heu re, idolâtre. Ide au-leu, y dole = ici suce, idole. Tout objet visible, honorable, est une idole. Is gn’heu, îs-gneu, igne = suce. Igne au-bleu, ignoble. Igne au-mine his, ignominie. Ile ùs-mine ai, illuminé. Y meux à-jeu, ime â-jeu, îs-mage, ist mage, image. Toute image est une idole. Je me lime à gine, je me l’imagine. Tu te limes à-gine, tu te l’imagines. On doit être certain de la vérité et non pas se l’imaginer, ce l’ist ma gine, ait ; seule image ist nœud ai. Y meux à j’his nœud, à ce ist hon ; y mage is-nœud, à c’ist on : imagination. L’accouplement fut la première imagination. Y m’agis nœud à ce y hon.

Y mords t’heu ès-leu, y me mords t’heu ès-leu, immortel. Y mords t’heu, à leux y t’ai : immortalité. Les ancêtres que l’on dévorait vivants avaient la vie dure, comme la grenouille qui vit encore longtemps après avoir la tête coupée. Leurs yeux fixaient durement ceux qui les dévoraient et ils entraient tout vivants dans la bouche ou l’immortalité. Vivre de son vivant dans la bouche des hommes, c’est entrer vivant dans l’immortalité.