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CALENDRIER NUTRITIF.

chaque dimanche qu’une feuille de chou crue. Mais ce pourrait bien être saint Charlemagne.

Janvier est le mois par excellence pour bien manger. — La nature offre à la ménagère des ressources innombrables, et l’état de l’atmosphère permet de conserver longtemps les aliments.

Productions de janvier. — Toutes les viandes de boucherie sont bonnes dans le mois de janvier, et la volaille grasse y est dans sa plus grande gloire.

Au gibier sédentaire de nos bois dont, sans exception, la maturité est à point, viennent s’adjoindre, chassés par les froids, les bécasses, les alouettes, les oies, et les canards sauvages. — La Méditerranée fournit encore du thon frais, et l’Océan tous ses poissons. À aucune époque les truffes n’ont plus de parfum. — Les premières belles asperges de serre se produisent.


FÉVRIER.

Dans tous les vieux Almanachs, Février est représenté par un homme se chauffant ; il tisonne et grelotte comme Méry, qui demandait toujours que l’été passât l’hiver à Marseille. Cette figure légendaire semble dire à tous : Réconfortez-vous !

L’indigestion dans ce mois est à l’ordre du jour. C’est le carnaval que Jules Janin traduit cependant par « adieu la chair ! » C’est le carnaval avec toutes ses folies et toutes ses intempérances. Des lieux saints qui produisent la truffe, arrivent des avalanches de volailles truffées, des pâtés de toute succulence. Comment ne pas faillir ? Trop forte est la tentation.

Si l’on mange beaucoup, on boit de même, et jamais mieux que dans les avents du carême : le militaire n’attrape son plumet, le Méridional son coup de soleil, l’homme du Nord ne se met dans les brouillards.