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Que dis-je à des brigands effrénés de licence ?
Le roi qui les envoie a proscrit la vertu ;
Et leur cœur, même alors qu’ils perdent l’innocence,
De remords n’est point combattu.

Qu’il est donc insensé ce roi dans sa colère !
Ce roi, dont la conduite absoudra les Denys[1] !
Eh ! parce que le ciel un instant les tolère,
Croit-il ses crimes impunis ?

Je vois déjà, je vois le burin de l’Histoire,
Dans ses fastes sacrés gravant le souvenir
De cet événement qu’on aura peine à croire
Dans tous les siècles à venir.

Je lis de Dolomieu les hautes destinées :
Toujours grand, il souffrit sans l’avoir mérité ;
Victime des fureurs, il les a pardonnées,
Mais non pas la Postérité.

  1. Denys l’ancien et Denys le jeune, tyrans de Syracuse.