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Mais il n’est plus le tems des heureuses merveilles,
Et deux fois vers la vie on ne prend point l’essor.
En perdant Dolomieu, pour toujours de ses veilles
Nous perdons aussi le trésor.

Et vous dont il connut les secrets, les abîmes,
Montagnes et volcans, vous sur-tout ô Simplon ;
Il ne gravira plus vos orgueilleuses cimes,
Le successeur de Daubenton.

Maudit soit le tyran, dont la fureur jalouse
Fit subir au malheur[1] des tourmens inouis !
Quand l’humanité nomme et Cook et Lapeyrouse
Citoyens de tous les pays.

Quoi ! de la tyrannie infâmes prosélites,
En d’horribles cachots vous jetez Dolomieu.
Tombez à ses genoux, tombez, vils satellites !
L’homme de génie est un Dieu.

  1. Une tempête avait jeté Dolomieu sur les côtes de Sicile.