Page:Briquet - Ode sur la mort de Dolomieu, 1802.pdf/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(10)

Dolomieu avait toutes les qualités nécessaires pour être un bon minéralogiste. À la science, il joignait une santé très-forte. Il pouvait faire jusqu’à douze lieues par jour. Aussi voyageait-il presque toujours à pied. Intrépide et infatigable, il lassait les hommes les plus robustes et les plus accoutumés aux montagnes, les guides de Chamouni. La pluie, les vents, les neiges, rien ne l’arrêtait. Arrivé au gîte, après les plus pénibles journées, tandis que ses compagnons de voyage n’étaient occupés qu’à se réchauffer et à sécher leurs vêtemens, il écrivait son journal, étiquetait ses minéraux, les enveloppait et les emballait lui-même. Ses fatigues et son courage furent extrêmes. « Ce n’est pas sans peine », disait-il, « et sans privations qu’on acquiert des connaissances et de l’expérience ». C’est ainsi que Despréaux et Buffon reçurent de grands talens, sous la condition d’un grand travail. Dolomieu avait fait de longues et de profondes études. Il avait beaucoup vu et beaucoup observé. Le caractère de son esprit était la persévérance dans la recherche de la vérité ; une grande