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Voici l’extrait d’une lettre qu’il écrivit, le 26 brumaire an 10, à l’un de ses amis, ministre du culte protestant, à Genève : « Je pars dans deux jours pour Paris ; j’irai bientôt ébranler les rochers de la Saxe ; et d’autres voyages doivent succéder, pour chercher, quoi ? non pas le bonheur, car je suis parfaitement heureux où je suis ; non pas les richesses, j’en ai plus qu’il ne m’en faut ; non pas la renommée, les circonstances m’en ont donné une telle, que j’en suis plutôt embarrassé ; et quoi donc ? je cours après des idées ; j’entasse des pierres qui augmenteront l’embarras et la confusion qui règnent chez moi, et comme tous les faiseurs de collections, comme l’avare, la mort viendra me surprendre avant d’avoir fait de ce que je possède, » l’usage auquel je l’ai destiné ». Les fatigues de son voyage au Simplon hâtèrent les effets des souffrances physiques et morales qu’il avait éprouvées pendant sa longue et dure captivité. Bientôt il tombe malade à Château-neuf, chez sa sœur, Mme André. Il y mourut le 7 frim. an 10.