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Pour le Monde naissant quel jour, et quelle fête !
Lorsqu’à peine sorti de la nuit du chaos,
Son regard étonné vit briller sur sa tête
Cet Astre qui versait la lumière à grands flots.
À ses feux tout naît, tout s’anime,
Et ce Globe enflammé, dans un ordre sublime,
Attire les célestes corps.
Bientôt l’homme à l’homme s’allie ;
Et, pour jouir en paix de la terre embellie,
Il en partage les trésors.



Qu’êtes-vous devenus, Peuples des premiers âges,
Orgueilleuses Cités qui futes leur berceau ?
Vos noms mêmes du tems ont subi les ravages :
Pourrai-je du passé soulever le rideau ?
Soleil, ô toi qui les vis naître,
Redis-moi leurs destins ; je brûle de connaître
S’ils ont fait régner la Vertu…
Ils vivraient, s’ils l’avaient aimée ;
Leur gloire charmerait encor la Renommée ;
Mais rien ne leur a survécu.