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Malheur ! trois fois malheur à toute République.
Qui peut de la Vertu fouler aux pieds les droits :
L’opprobre est son partage et son pouvoir inique
La condamne à passer sous le sceptre des Rois.
Venise, ô perfidie atroce !
À nos Soldats blessés tend une main féroce ;
Leur sein de poignards est percé[1] !
Venise expîra ces offenses ;
L’humanité l’ordonne, et du rang des puissances
Son nom coupable est effacé.



Serait-ce donc en vain, ô France, ô ma Patrie,
Qu’Athènes et que Rome offriraient à tes yeux
Les tableaux de la gloire et de l’ignominie ?
Non, non, ton choix est fait ; il a pour lui les Dieux.
J’en jure tes nombreux trophées,
Tes saintes lois, tes moeurs, les chants de tes Orphées,
Et de tes Héros le Premier[2].
À la Vertu toujours fidèle,
Des Empires heureux tu seras le modèle,
L’honneur, l’amour du monde entier.

  1. Massacre des Français dans les hôpitaux des États de Venise, peu de jours après la signature du Traité de Léoben.
  2. Bonaparte, Premier Consul de la République française.