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Et toi, de l’Univers et l’orgueil et l’exemple,
Quand de la Liberté tu suis les étendards ;
Ô Rome, avec horreur l’Univers te contemple,
Lorsque la tyrannie a souillé tes remparts.
Sont-ils sortis de ta mémoire
Les jours heureux, les jours consacrés par la gloire
Des Émiles, des Scipions ?
Eh ! quelle puissance ennemie
Te force à partager l’éternelle infamie
Des Tibères et des Nérons ?



Aspire, aspire encore à ta grandeur première ;
De l’austère Vertu rallume le flambeau,
Ose être heureuse enfin et marche à sa lumière :
Le dernier des Romains serait-il au tombeau ?
À tes brillantes destinées,
Le ciel n’a point marqué le terme des années,
Si tu respectes la Vertu…
Ah ! c’en est fait, Rome succombe :
Le Monde est sa conquête, et son empire tombe
Sous son propre poids abattu.