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Eh ! quel affreux spectacle offriraient des Empires
Où le crime lui seul unit les Nations ?
Leurs mœurs sont des forfaits, leurs lois sont des délires,
Et leurs Sociétés, des conjurations.
Tous les maux inondent la terre ;
Rien n’est sacré : la Paix, moins sure que la Guerre,
Produit de nouvelles horreurs.
Ainsi le ciel inexorable
Vit périr des Humains la race déplorable,
En proie à ses propres fureurs,



Un petit nombre échappe à ce sanglant déluge :
De l’Humanité sainte il écoute la voix ;
Il t’implore, ô Vertu, daigne être son refuge ;
Il a brisé ses fers pour vivre sous tes lois.
Lois augustes, lois fortunées,
La Liberté, les Mœurs, suivent vos destinées
Et brillent de votre splendeur.
Hélas ! aux passions altières,
Quand vous n’opposez plus que de vaines barrières,
Le Peuple a perdu sa grandeur.