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crois pas que jusqu’icy vous m’ayez connu assez peu de probité pour me croire capable de vous dérober vostre gloire ; cependant vous voulez bien que je vous avertisse que plus vous serez sensible au larcin qu’on veut vous faire, plus vos ennemis s’obstineront à vous chagriner ; au reste vous ne voyez presque point d’ouvrage qui ait quelque succès, dont les auteurs n’éprouvent la même injustice que celle dont vous vous plaignez. Vous n’ignorez pas qu’on ayt, voulu donner l’Andrienne à un homme dont le caractère et la solidité sont tout-à-fait incompatibles avec ces sortes d’occupations, quoique celui qui a donné cette pièce en son nom soit très-capable de l’avoir faite : c’est pourquoi, Mademoiselle, soyez un peu moins vive sur un accident qui vous est commun avec presque tous les auteurs qui se distinguent ; et contentez-vous de la justice que vous rendent ceux qui ont l’honneur de vous connoistre. Vous me dites, dans vostre lettre, que, par un sentiment d’amour-propre, je ne suis pas tout-à-fait fâché qu’on m’attribue vos ouvrages. Je réponds à cela, Mademoiselle, que je n’ay jamais donné lieu à ce reproche, et que d’ailleurs un homme de mon caractère ne doit regarder cette sorte de gloire que comme une honte. Ainsi ce qu’on a avancé m’est pour le moins aussi injurieux qu’à vous. Je vous prie d’être persuadée que, malgré l’injustice que vous me faites, je suis, avec beaucoup d’estime, vostre, etc. »



BARENTIN, (Madame de) a publié : Pensées morales, divisées en deux parties, vol. in — 12. Dans cet ouvrage, que Madame Barentin a fait pour sa fille, elle a cherché à donner une définition juste des choses, et à renfermer l’essence de la morale et de l’instruction sous des idées