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pourraient y introduire les abbesses qui viendraient des monastères étrangers. Pour obvier à cet inconvénient, elle demanda au roi que l’abbesse fût élective et triennale. Louis XIII lui accorda l’objet de sa sollicitude. Aussi-tôt elle se démit de sa dignité. On élut à sa place une religieuse qu’elle avait reçue à profession, et à laquelle elle se soumit comme si elle fût tout nouvellement entrée dans le cloître. Douze ans après, ses compagnes l’élevèrent à la place d’abbesse, et la continuèrent quatre triennaux de suite. Elle et ses sœurs furent toutes attaquées de l’espèce d’épidémie dont les esprits étaient alors travaillés : elles prirent parti dans les disputes sur la Grace. On ne dit point si Marion, qui se fit religieuse après la mort de son époux, dans le même monastère que ses filles, fut en ce point plus sage qu’elles ; mais les ames sensibles n’ont point oublié qu’elle eut le bonheur de finir sa vie au milieu de ses filles et de plusieurs de ses petites-filles qui étaient aussi consacrées au service divin. Angélique mourut à l’âge de soixante-dix ans, le 6 d’août 1661.

On a d’elle des Lettres sur différens sujets, tom. I et II, Utrecht, 1742, in-12 ; tom. III, Utrecht ; 1744, in — 12 ; tom. IV, Extraits de ces Lettres, divisés en 2 part., Leyde, Willem de Groot.


ARNAULD, (CATHERINE-AGNÈS) sœur de la précédente, et sa coadjutrice à Port-Royal-des-Champs, n’avait que cinq ans lorsque ses parens lui firent donner le voile religieux. C’était décider de bonne heure sa vocation.’ Elle était encore au noviciat, que son mérite la fit choisir par Angélique Arnauld pour être maîtresse des novices. Peu d’années après, elle gouverna la maison. Elle fut