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fin du 17e siècle. Elle est auteur d’une pièce de vers, adressée à M. le duc de Chartres, depuis duc d’Orléans et régent de France, où les quatre saisons de l’année par lent à ce prince. Il nous reste encore d’elle, dans le Mercure de juillet de l’année 1684, une lettre mêlée de prose et de vers à Madame Royale. Malgré l’esprit et le goût de Madame d’Armançai pour la poésie et pour la prose, on ne peut s’empêcher de trouver un peu d’exagération dans les vers de M. de Vertron, à l’occasion de cette épitre :

Tout est charmant, et tout est vrai
Dans ce que cette Muse expose.
On retrouve dans d’Armançai,
Soit pour les vers, soit pour la prose,
La Vigne, la Suze, et Gournai.



ARNAULD, (MARIE-ANGÉLIQUE), fille du célèbre Antoine Arnauld et de Catherine Marion, fut abbesse de Port-Royal-des-Champs. À onze ans, si l’on en croit les historiens, elle mit la réforme dans son abbaye, et à dix-sept, elle y fit revivre l’esprit de St. Bernard. Elle exécuta ce dessein avec tant de douceur, de sagesse et de prudence, que les religieuses les plus anciennes ne s’y opposèrent même pas. À peine ce qu’elle avait établi pour son monastère fut-il connu, que le général de l’ordre la chargea d’en faire autant à Maubuisson. Ses soins ne furent point inutiles pendant les cinq années qu’elle habita ce dernier cloître : car il cessa d’être un sujet de scandale. De retour à son abbaye, elle la transféra à Paris. Toujours occupée de la prospérité de sa : maison, elle prévit que la régularité qui y régnait, s’altérerait aisément par le changement de conduite que