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nio. On ne sait pourquoi cette pièce porte le nom de Mirtille : car il paraît, par le prologue, que les principaux personnages sont Tircis et Ardélie. On serait tenté de croire que la troisième scène du troisième acte de cette pastorale a fourni à Gessner l’idée de son idylle charmante, intitulée : l’Amour mal récompensé ; mais on ne doute point qu’Isabelle n’ait eu le dessein d’imiter la troisième Églogue de Virgile, dans la dernière scène du même acte, où Mirtille et Philis se disputent leur amant dans un combat de chant. Le style de cette pastorale porte l’empreinte de la délicatesse, de la douceur et des grâces. On y remarque quelques concetti ; mais,

Quelques traits négligés n’ôtent rien à sa gloire.

Allacie, dans sa Dramaturgie, dit, contre toute vraisemblance, que cette pièce était d’abord en prose. Il ne fait point mention de l’édition de Milan, 1610, ni de celle de Venise, 1620. Voici les éditions qu’il indique : Vérone, 1588, in-8°. ; Ferrare, 1590, in-8°. ; Venise, 15yo, in-8°. ; Véronne, 1599, in-8°. ; Venise, 1602, in-8°. ; Milan, 1605, in-12 ; Venise, 1616, in-12. Ses poésies ont été recueillies à Milan et publiées dans la même ville en 1601, par les libraires Jérôme Bordone et Pierre-Martyr Locarni, sous le nom de Canzoniere. Ericius Puetanus fait l’éloge d’Isabelle, dans la préface de cet ouvrage. On trouve dans ce Recueil des sonnets, des madrigaux et des odes anacréontiques remplies d’images gracieuses. Sa cantate d’Héro et Léandre n’est point caractérisée comme celle de Marini par un style sec et ampoulé ; elle est écrite avec feu et sensibilité. Elle composa aussi des lettres qui furent imprimées à Venise, 1610.