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distingués. Vous avez entendu parler des ouvrages de la savante Duchâtelet ; vous ferez vos délices des Romans de Madame Riccoboni, la première femme dans ce genre d’écrire. Vous lirez avec plaisir la prose et les vers de Madame Duboccage ; elle conserva dans une carrière longue et glorieuse les mœurs du siècle de Louis le Grand ; sa société fut particulièrement composée de Clairaut, de Fontenelle. de Gentil-Bernard, d’Helvétius, de Condillac, de Bailli, de Condorcet, de l’abbé Barthélemi, de Pougens.

Les mœurs s’altérèrent de nouveau dans les dernières années de Louis XV ; l’hypocrisie fut le seul hommage que la vertu reçût à la cour. Le sceptre passa sans gloire entre les mains de Louis XVI, prince faible, qui n’eut que les vertus d’un simple particulier. Les femmes régnèrent encore, mais sans éclat : car le trône se démontait pièce à pièce ; et, à la révolution, il n’y avait déjà plus de roi. À cette époque, les femmes reprirent leur énergie. Sous la tyrannie des décemvirs, leur conduite fut héroïque. Pour ne citer ici qu’un exemple, quelle sublime abnégation de soi-même dans la démarche de cette femme supérieure à Brutus, Charlotte Corday, qui abattit la tête