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Poitiers : elle protégea les lettres. Je trouve parmi les enfans de ce prince Diane d’Angoulême, qui, après la mort du duc de Guise, négocia le traité d’union entre Henri III et Henri IV. Vous ne voulez pas que je vous entretienne de l’épouse de Henri II, de cette femme d’un génie vaste et d’un caractère atroce, qui, sous le règne du second de ses fils, effraya par ses fureurs l’Amour et les Muses. Songez plutôt à l’heureuse influence des régences mémorables de la mère de Louis IX et de celle de François Ier. Vous donnerez quelques larmes à la sanglante catastrophe qui termina les jours infortunés de Marie Stuard, cette jeune et belle reine, pleine d’esprit et de grâces, qui fit des adieux si touchans à la France, où elle avait été élevée. La calomnie s’est attachée à sa mémoire ; et, pour enlever à cette princesse jusqu’aux regrets de la postérité sur sa fin tragique, elle a peint des couleurs les plus affreuses toutes les actions de sa vie. Marie Stuard n’avait pas encore épousé François II, lorsqu’elle prononça, avec l’applaudissement de toute la cour de France, un discours latin, où elle prouvait qu’il est bienséant aux femmes d’étudier et d’être savantes. Elle en fut elle-même la preuve, et les lettres