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dans l’astronomie. Giselle, sœur de Charlemagne, protégea les gens de lettres.

Les successeurs de ce monarque n’héritèrent point de son génie : aussi le neuvième siècle, au commencement duquel mourut ce prince, fut-il menacé de retomber dans les épaisses ténèbres de l’ignorance. Toutefois les monastères des deux sexes s’appliquèrent encore à conserver le précieux dépôt des connaissances humaines, en multipliant les copies des ouvrages des anciens.

Le dixième siècle vit naître la chevalerie, cette institution singulière, dont l’amour, la guerre et la religion formèrent la base. Chaque chevalier consacrait exclusivement à sa maitresse son cœur et ses hommages ; uniquement occupé de lui plaire, il aspirait à la gloire des armes et des vertus. Paré des couleurs de sa Dame, il la servait comme une divinité, et plein d’un respect religieux pour ses perfections, il se faisait un devoir d’exposer même sa vie pour leur assurer l’admiration publique. En tirant l’épée, il invoquait sa Dame, comme le poëte, en prenant la plume, invoque sa Muse. Une illustre naissance et de hauts faits d’armes ne suffisaient pas pour être admis dans l’ordre de la chevalerie ; il fallait être de plus sans reproche.