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pas à elles à leur inspirer les premiers sentimens de vertu, à les garantir des préjugés funestes à l’humanité ? Agricola dut à sa mère cette sobriété de sagesse si difficile et si rare, qui fait éviter l’excès, même dans le bien. Louis IX, François Ier et Henri IV, offrent de nouvelles preuves de l’importance de l’éducation donnée aux enfans par leurs mères : Louis IX fit régner la justice et l’humanité ; François Ier fut le père des lettres, et il ne lui manqua, pour être le premier prince de son tems, que d’être heureux ; Henri IV fut le père de ses sujets, et la France n’a point eu de meilleur ni de plus grand roi.

À voir l’espèce d’éducation que reçoivent les jeunes Demoiselles, on serait tenté de croire qu’elles ne doivent pas vieillir : car on ne leur apprend rien qui puisse répandre des agrémens sur le dernier age. Toute saison de la vie a ses épines, pour quiconque n’a aucune ressource en soi — même. Les lettres sont les meilleures armes de la vieillesse. Elles ont embelli les derniers jours de Madame Duboccagé. Plus que nonagénaire, elle avait encore une cour brillante ; sa conversation était agréable, et même pleine de graces ; peu de tems avant sa mort, j’ai écrit sous sa dictée des vers charmans.