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les hommes les biens et les maux ? Et si, dans ce partage, la nature s’est montrée un peu marâtre à notre égard, pourquoi nous priver des consolations de l’étude ? L’étude sert d’aliment à une imagination souvent très-active chez les femmes ; elle accoutume avec soi, et rend la société plus agréable, parce qu’elle la rend moins nécessaire ; elle préserve de l’avilissement, et contribue aux bonnes mœurs ; elle prémunit contre un essaim de maux ou réels ou imaginaires, et fait échanger les heures d’ennui que l’on doit avoir dans le cours de sa vie, contre des heures délicieuses. Il est vrai, comme le dit Voltaire, il est vrai qu’une femme qui abandonnerait les devoirs de son état pour cultiver les sciences, serait condamnable, même. dans ses succès ; mais, ajoute-t-il, le même esprit qui mène à la connaissance de la vérité, est celui qui porte à remplir ses devoirs. La reine d’Angleterre, l’épouse de Georges II, qui a servi de médiatrice entre les deux plus grands métaphysiciens de l’Europe, Clarke et Leibnitz, et qui pouvait les juger, n’a pas négligé pour cela un moment les soins de reine, de femme et de mère.

La plupart des individus de l’espèce humaine sont malheureux, parce qu’ils ne savent pas