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5. Second Mémoire[1]. Expériences sur la cohérence des fluides.— Ce n’est qu’en 1801 que Coulomb reprit ces recherches. Le titre de son Mémoire est : Expériences destinées à déterminer la cohérence des fluides et les lois de leur résistance dans les mouvements très lents.

Nous savons que la résistance opposée par un fluide à un solide qui se meut se compose de trois termes : le premier dû à l’inertie du fluide, le second à l’adhérence, le troisième à la cohérence (viscosité).

Ces trois causes interviennent à la fois, avec une plus ou moins grande importance relative, suivant les conditions de l’expérience.

Ce que Coulomb a cherché à préciser, dans ce Mémoire, c’est l’effet de la viscosité, en tâchant de se placer dans des conditions telles que l’inertie n’eût pas d’influence. Quant à l’adhérence proprement dite, il savait déjà que son effet était à peu près négligeable ; il s’en assura d’ailleurs dans ses nouvelles expériences d’une manière directe.

Pour éliminer l’influence de l’inertie, il fallait choisir une forme de corps solide telle que la forme extérieure du fluide ne fût pas changée. Coulomb a choisi un disque horizontal oscillant lentement dans son plan autour de son axe vertical. De la sorte, le mouvement du disque n’exerce sur le fluide que des actions tangentielles ; si le fluide était parfait (sans viscosité), le disque devrait osciller indéfiniment (en supposant le fil de suspension d’une élasticité parfaite).

D’autre part, comme Coulomb le pensait déjà et comme les expériences nouvelles le lui ont confirmé, la résistance est, en général, ans le cas de mouvements lents, représentée par une formule à deux termes

Pour étudier chacun de ces deux termes et connaître ainsi leur importance relative. Coulomb observe qu’en donnant à des valeurs suffisamment petites, le terme en devient négligeable devant le terme en . Il est vrai que, dans ce cas, la résistance est elle-même très faible, il faudra donc un moyen très délicat pour la mesurer.

Puis, en produisant des oscillations plus rapides, on peut arriver à rendre prépondérant à son tour le terme en et, même, à rendre le

  1. Coulomb, Mémoires de l’Institut (Savants étrangers), t. III. 1801 (an IX) et Mémoires relatifs à la Physique, publiés par la Société française de Physique, t. I, p. 333.