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il a dû être aperçu dans le secret des délibérations, et c’est là que se sont arrêtées les trois commissions législatives qui ont préparé les Codes criminels de 1791, de l’an 4, et de 1810.

Cette difficulté est loin d’être la seule ; et quand on s’élève assez haut pour apercevoir le sujet dans toute son étendue, on est effrayé des changemens qu’il faudrait faire dans notre législation pénale, pour porter une bonne loi sur le duel.

Le premier but de cette loi, si on voulait agir conséquemment, devrait être de prévenir les offenses ; car il y aurait injustice à punir la bravoure, quand on aurait négligé de châtier l’insolence.

Cette succession d’idées, qui est la seule raisonnable, s’était présentée aux conseils de Louis xiv. On s’était, en premier lieu, occupé des outrages, et suivant leur gravité, ils pouvaient donner lieu à un emprisonnement qui pouvait durer jusqu’à vingt ans.

Mais quel est celui qui se chargerait main-