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Ceux qui se rendent coupables de ces excès sont presque toujours des lâches qui se cachent dans l’ombre, attaquent lorsqu’ils supposent qu’on ne pourra pas se défendre, et qui cherchent à disparaître quand le crime est consommé.

Enfin, on est encore convenu que la violence n’ôte point l’honneur, et l’homme le plus délicat sur cet article ne balancerait pas un instant pour dénoncer aux tribunaux l’assassin, quel que fût son rang, qui lui aurait porté un coup d’épée par derrière.

Mais ce n’est point des circonstances pareilles qui donnent lieu aux duels ; on ne s’est presque jamais battu que par suite de faits légers en eux-mêmes, mais aggravés par le dessein marqué d’outrager. Ils arrivent souvent en public, ou s’ils ont eu lieu sans témoins, l’offenseur les publie, et s’en fait gloire.

En pareil cas on n’est pas opprimé, mais outragé ; on n’a pas besoin de protection, mais de vengeance, parce que c’est l’hon-