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tes[1], plusieurs projets furent présentés au comité de législation criminelle, un entre autres, par lequel on proposait de faire promener dans les rues, et d’exposer sur la place publique, armé de pied en cap, tout homme qui serait convaincu de s’être battu en duel. Mais ils furent tous également rejetés ; le mot duel ne fut pas prononcé dans le Code pénal de 1791, et on crut avoir assez fait, en abolissant, par une disposition générale, l’échafaudage antique des lois sur le duel.

On crut avec raison que les insultes, causes premières des duels, deviendraient de jour en jour plus rares dans un royaume où toute dépendance féodale était anéantie, où les déférences ne seraient plus que de simple courtoisie, et où chaque citoyen aurait un droit égal à la protection des lois.

Peut-être cette diminution graduelle dans

  1. Voyez la Table générale du Moniteur, année 1791, nos 36 et 183.