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nait sur-le-champ ; le vainqueur se retirait tranquillement, et le vaincu ou le mort restait sur la place, pour devenir ce qu’il plairait à Dieu. Il y avait tel homme qui se battait toutes les semaines, quelquefois tous les jours, jusqu’à ce que son heure fût arrivée. Les gendarmes, et surtout les mousquetaires, avaient acquis, sous ce rapport, une grande célébrité.

Dans le même temps, ou à peu près, on bâtonnait les paysans, on souffletait les domestiques, on cassait les lanternes, on brisait les vitres, et surtout on rossait le guet ; enfin, on en faisait tant, que si on se conduisait de même maintenant, cinquante tribunaux de police correctionnelle ne suffiraient pas pour apprécier des faits auxquels on ne faisait pas attention, ou que le lieutenant de police expédiait sommairement.

Dans cette disposition des esprits, une loi n’eût probablement fait que les aigrir. La rage des combats singuliers devait céder à