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bataille voulurent se montrer aussi au champ d’honneur ; l’opinion ne les repoussa pas : aussi Louis xiv, dans ses édits sur le duel, désigne-t-il également les gentilshommes et les gens d’armes.

Cependant l’épée était demeurée le patrimoine exclusif de la noblesse, et depuis le seizième siècle, les livres sont pleins d’édits, d’ordonnances et d’arrêts de règlement qui défendaient ou modifiaient par diverses peines le port des armes blanches.

Lois et arrêts inutiles ! Vers la fin du règne de Louis xv l’épée était devenue l’arme ou la parure de tous ceux qui avaient de quoi se bien vêtir ; les étudians la portaient sous les yeux des parlemens qui le leur défendaient ; ils avaient une espèce de chef reconnu, qui se nommait procureur-général dans certaines universités, et syndic ou prévôt dans quelques autres ; et un étranger qui arrivait à Paris vers 1760 ne trouvait aux Tuileries que des nobles portant l’épée, et des magistrats en habit noir et cheveux longs. Tous