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dont l’utilité ne compensait plus la pesanteur, et se rapprochèrent par là de l’infanterie, qui auparavant n’était qu’une tourbe destinée à périr sans gloire sous les pieds des chevaux ou sous les coups des guerriers couverts de fer. Aussi, avant cette époque, l’histoire ne nous a-t-elle transmis le nom d’aucun vilain qui ait acquis quelque gloire militaire.

Ce résultat avait été prévu ; la noblesse vit avec horreur une innovation qui la privait de tous ses avantages à la guerre ; et le chevalier Bayard ne faisait aucun quartier à ceux qu’il trouvait armés d’arquebuses ou d’escopettes.

Indépendamment de cette première cause, l’affranchissement des communes, la propagation des lumières, la renaissance des arts et les besoins du luxe, formèrent une espèce de chaîne qui liait tous les états, et introduisirent une dépendance sociale qui s’étendit à toutes les classes ; des bourgeois eurent souvent la gloire de secourir l’état