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le vainquit et lui donna tant de coups, qu’après qu’il fut hors la lice, et confessé, il mourut, et fut mené au gibet et pendu comme meurtrier. »

Le troisième eut lieu entre un charpentier et un Juif ; et l’auteur le cite pour prouver l’utilité du duel à défaut de toute autre preuve.

« Comme fit le vieil charpentier à Notre-Dame de Chambro, qui combattit un Juif pour avoir donné à l’image de Notre-Dame, d’une lance au front en despitant la glorieuse Vierge Marie et notre foi : dont le sang saillit de la plaie de la glorieuse image… Si le cas ne pouvoit être prouvé contre le Juif, n’eut été que le pauvre vieil charpentier, mû de bonne foi, accusa le Juif, qui étoit un beau jeune homme et puissant, et abattit ledit Juif à l’écu et au bâton par gage de bataille, et si bien se remua contre le Juif qu’il le desconfit et reconnut son péché, et fut le Juif pendu au gibet entre deux mastins, comme est