Page:Brillat-Savarin - Essai historique et critique sur le duel, 1819.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(42)

Granson fut abattu et navré à mort ; et fut sa fin si piteuse, que son ennemi lui leva la visière de son bacinet, et lui creva les deux yeux, en lui disant : rends toi et te desdis ; ce que le bon chevalier, pour detresse qui lui fut faite, ne voulut oncques desdire, ne rendre, et disoit toujours tant qu’il eut parole : je me rends à Dieu et à madame Saint-Anne ; et ainsi mourut. » (Olivier de La Marche, p. 6.)

Le second eut lieu à Valenciennes, sur une accusation d’homicide entre Mahuel et Jacotin.

« Mahuel, qui étoit défendeur, n’étoit pas si grand ni si puissant que Jacotin, qui étoit appelant ; mais toutes fois au commencement de leur débat, Mahuel donna dessus le front, de son bâton, à Jacotin Plouvier, tellement qu’il lui fit une grande plaie et dont le sang sailloit à grand force.

» Mais, par conclusion, Jacotin poursuivit tellement sa bataille, qu’il abattit ledit Mahuel dessous lui, et par conclusion il