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de Sa Majesté, aux lois de la religion et à leur conscience. »

Si les maréchaux de France avaient voulu sérieusement l’exécution de la loi, ils auraient, comme ils en avaient le pouvoir, envoyé en prison le duelliste obstiné ; mais le laissant libre, malgré sa rénitence, et d’après le protocole de déclaration que nous venons de rapporter, il est évident que celui qui se serait refusé à arranger une rencontre pour se battre avec son adversaire, aurait infailliblement passé pour un lâche. Au surplus ne nous en étonnons pas, c’étaient des généraux qui s’adressaient à des militaires.

Aussi les duels furent-ils très-nombreux sous Louis xiv. On cite, entre autres, l’affaire qui survint en 1679, entre Boisdavy, mestre de camp du régiment de Champagne, et Ambijoux.

Ces deux gentilshommes ayant eu quelques paroles dans un repas, Ambijoux, plein de ressentiment, crut devoir en tirer une