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nécessaire pour soutenir l’autorité du roi contre un sujet rebelle.

Effectivement l’épée du comte de Bouteville avait acquis une célébrité funeste, et son duel avec Beuvron était au moins le quatrième dont l’histoire ait conservé le souvenir.

Déjà condamné à mort par un arrêt rendu contre lui par défaut pour un autre duel, il avait fait abattre par ses valets, soutenus par quelques cavaliers, le poteau dressé pour y afficher sa condamnation ; et forcé de quitter la France, il avait fait accompagner son carrosse par deux cents hommes armés.

Réfugié à Bruxelles, il avait résisté à la prière que le roi lui avait fait faire de ne pas se battre contre Beuvron, quoique cette prière lui eût été transmise par l’infante archiduchesse des Pays-Bas.

Enfin quoique le roi lui eût refusé des lettres d’abolition, il eut l’audace de revenir à Paris, de s’y montrer en plein jour, et le combat qui fut de trois contre trois, et où