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mais on s’aperçut bientôt, disent les auteurs contemporains, que ceux qu’on privait de la faculté de combattre à armes égales, cherchaient à se faire justice avec avantage, et qu’on n’avait fait que substituer l’assassinat à un combat régulier.

Aussi furent-ils rétablis par l’édit du même monarque rendu en 1306. Cette loi qui règle les cas où le combat peut être demandé, et les nombreuses formalités et cérémonies dont il doit être précédé, accompagné ou suivi, est un monument historique très-remarquable.

De cette loi le principe seul resta : tout le reste fut éludé ou interprété à volonté, et les combats particuliers eurent lieu comme auparavant.

Environ deux siècles après, Charles ix fit encore des lois contre les duellistes. Il alla jusqu’à les déclarer criminels de lèse-majesté ; l’édit de 1609 contient à la fois l’aveu de l’inutilité de cette mesure extrême, et une espèce de transaction entre l’autorité